Les phénomènes ou risques géologiques sont le résultat naturel de la vie de la planète Terre. Ils sont dans le prolongement naturel du mécanisme spectaculaire de la géodynamique terrestre.
Les phénomènes géologiques ont en commun une caractéristique très importante qu’est la cyclicité. C'est-à-dire qu’une région qui a subi, par exemple, des secousses sismiques, une éruption volcanique ou des inondations dans le passé, en subira très probablement encore dans le futur.
Les risques naturels ont également une propriété qui les rend si craintifs et si dangereux. Il s’agit de leur apparition brusque et inattendue. C’est la raison pour laquelle l’étude des risques naturels est pluridisciplinaire. Elle est fondée non seulement sur les informations scientifiques et techniques mais aussi sur les études des historiens. Ces derniers permettent d’identifier des zones dites à risque où a eu lieu dans le passé une catastrophe naturelle importante
Enfin, il faut noter que l’Homme peut parfois anticiper le déclenchement de risques naturels ou même aggraver leurs conséquences. C’est la raison pour laquelle la notion de risque doit être considérée avec précautions.
Dans le domaine des catastrophes naturelles on assiste souvent à un amalgame et un détournement des termes de leur sens réel.
Par exemple, on confond souvent les termes danger et risque !!.
Le premier est lié au phénomène lui-même, donc à la géologie, et le second est surtout lié à l’Homme et sa façon de se protéger.
Définitions
· Danger ou aléa naturel = probabilité d’apparition d’un danger naturel (ex: probabilité d'apparition d'un séisme, d’un glissement… en un site donné.
· Risque = probabilité d'un dommage causé par un aléa naturel. Ce dernier est directement lié à la vulnérabilité (protection ou non) du site concerné.
· Vulnérabilité = degré de fragilité du site ou de l’ouvrage considéré par rapport à un danger naturel donné. La vulnérabilité change en fonction du danger considéré. Elle peut être élevée pour un danger donné et faible pour une autre.
Exemple1 : si on s’intéresse au risque sismique encouru par un bâtiment, il est fonction de deux composantes:
n L'aléa sismique lié au site, qui dépend du degré de proximité de la zone sismique
n La vulnérabilité sismique de l’ouvrage : dépend des modes de construction, parasismiques ou non, prises pour éviter les effets sismiques.
Exemple2 : si on s’intéresse au risque d’inondation encouru par une ville ou par un ouvrage, il est aussi fonction de deux composantes:
n L'aléa inondation lié au site, qui dépend de la topographie et des conditions hydrauliques et pluviométrique du site en question
n La vulnérabilité hydraulique de la ville ou de l’ouvrage : dépend du mode de construction de l’autoroute et des ouvrages d’évacuation des eaux et de leur état de fonctionnement.
En résumé, il est important de bien comprendre la distribution de l’aléa géologique (probabilité) et de la vulnérabilité avant de classer les ouvrages en risqué ou non.
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Il peut être estimé ou évalué pour une construction, une ville ou une région spécifique. Il s’exprime par la probabilité de perte en biens, en activités productives et en vies humaines par rapport à un temps donné.
Logiquement ce risque sera proportionnel à :
n La densité de population : plus une région est peuplée plus les pertes en vies humaines risquent d’être élevées en cas de risque naturel ;
n Au potentiel économique du pays : plus un pays est développé plus les dégâts qu’il encourt pour son infrastructure seront élevés.
Ce risque sera nul en l’absence de constructions et de personnes. Par exemple, un séisme dans le désert ou une inondation dans une zone inhabitée ne présentent quasiment aucun risque.
Cela montre qu’il existe une relation certaine entre le degré de développement d’un pays ou d’une région et le risque qu’il encouru vis-à-vis d’un aléa naturel :
Quant à la vulnérabilité, en réalité elle n’est pas facile à évaluer. Car on doit estimer les coûts des dégâts par rapport aux coûts actuels des constructions endommagées.
Par exemple dans le cas d’un séisme, les spécialistes ont proposé une équation simple de la vulnérabilité:
VULNERABILITE (%) = Coût des dommages attendus d'un séisme donné / Coût de la construction
Ainsi, de nombreux bureaux d’étude et laboratoires de recherche s’affairent à l’estimation de l’aléa et la vulnérabilité de sites et de régions à risque. Les résultats sont livrés sous forme de cartographies montrant clairement les zones classées par degré de risque, à l’aide nuances de couleurs.
Ces études permettent aux administrations publiques et aux décideurs d’anticiper les catastrophes et de mieux se préparer à toute éventualité. (Visitez par exemple le site du BRGM pour voir, n’oubliez pas l’agrandissement !! : http://infoterre.brgm.fr/viewer/MainTileForward.do )
Vous pouvez aussi visiter le site intéressant dédié à l’étude et la vulgarisation du sujet :
Il y a des sites intéressants à visiter sur le sujet notamment: http://www.emsc-csem.org/
Voir aussi la rubrique sites recommandés dans le menu principal de ce blog.
Voici quelques images sur la sismicité du nord de l'Algérie:
Intensités maximales observées en Algérie du Nord (Bezzeghoud et al., 1996) |
Carte de risque sismique pour le Maghreb Nord (image d'après l'USGS, mars 2011 http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/world/algeria/gshap.php) |